LES POUPÉES
par W.B. Yeats
Une poupée, chez le marionnettiste
Regarde le berceau et s’exclame :
« C’est une insulte pour nous. »
Mais l’aînée de toutes les poupées,
Qui avait vu la scène, attendant la représentation,
Et aussi âgée que son créateur,
Braille plus fort que toute l’étagère : « Même si
Nul ne peut dire du mal de cet endroit,
L’homme et la femme apportent ici
Pour notre disgrâce
Une chose bruyante et sale. »
L’entendant gémir et s’étirer,
La femme du marionnettiste comprend
Que son mari a entendu la misérable
Et, blottie contre le bras de son fauteuil,
Elle lui murmure à l’oreille
La tête penchée contre son épaule
« Mon cher, mon cher, ô cher mari,
C’était un accident. »